Cet ouvrage a fait l’objet d’une édition en un seul volume réunissant l’intégalité du texte. Voir la présentation suivante
Dans le premier volume, Rinichiro, un jeune homme japonais emmené avec sa compagne allemande, Clara, sur EHS, découvre un univers peuplé de Blancs (nobles ou plèbe), de Noirs (esclaves), et de Yapous (objets remodelés aux fonctions diverses). Ce deuxième volume, offrant un portrait de Rinichiro en Yapou, converti à l’albinisme (adoration des dieux blancs), permet à Shozo Numa de prolonger son exploration du rapport masochiste instauré sur EHS entre les races et les espèces (humains et bétail). Il retrace ainsi l’histoire de la Terre au XXe siècle, la troisième guerre mondiale, les ravages de la fièvre oméga, la planète tombée aux mains des Noirs et des Japonais dégénérés, l’émigration d’une élite blanche sur Terra Nova, et la création d’EHS. À travers les yeux de Rinichiro, le lecteur comprendra que les voyages dans le Temps des habitants d’EHS sont à l’origine de la mythologie japonaise. Il découvrira de nouveaux usages de Yapous ; les poukies ou Yapous des neiges (paires de skis viandeuses de la famille des pygmées patineurs), les pangels, variété de bétail volant, etc. Une partie de chasse menée par des nobles d’EHS dans un parc naturel dévoilera le sort réservé au gibier yapou et noir. La visite d’une yapounerie présentera les Yapombs, femelles yapou porteuses des « graines de dieux » afin de délivrer les femmes nobles d’EHS de la gestation et de l’enfantement.…
Reprenant la tradition littéraire de Jonathan Swift et du voyage fictif, cette dystopie délirante, marquée par une feinte érudition et de constantes adresses au lecteur, représente la quintessence littéraire de la détestation de soi des Japonais traumatisés par l’Histoire. Yapou décrit un monde total, traversé par un humour noir et grinçant, où tout, de l’organisation sociale aux gadgets technologiques, en passant par le système philosophique et idéologique, est scrupuleusement répertorié. Grand texte du masochisme, hanté par les notions d’impérialisme, de suprématie raciale, d’eugénisme, de domination sexuelle, Yapou a été honni par le Japon d’après-guerre, et a été couronné, en France, par le Prix Sade.