L’écrivain postmoderne Kathy Acker est morte le 29 novembre 1997, le corps ravagé par le cancer. Elle est morte dans une clinique qu’elle était allée chercher au Mexique pour y suivre un traitement alternatif. Ce n’est que très récemment qu’elle avait subi une double mastectomie et pour diverses raisons, certaines d’ordre financier, elle s’était détournée des traitements modernes, la chimiothérapie ou l’ablation du sein par exemple, pour choisir des traitements naturels.
critique : Kathy Acker
La voix d’une rebelle, par Ben Ehrenreich
J’ai acheté en poche le premier roman publié de Kathy Acker dans une librairie d’occasion, et avant de rentrer chez moi, je n’avais pas remarqué qu’il avait été annoté au stylo à bille. Il – j’ai toujours pensé que le gribouilleur était un jeune homme puritain et plutôt surexcité – avait entouré d’un rond bleu chaque vilain mot : trois sur la première page, trois sur la deuxième. Apparemment, il en a eu assez aux environs de la page 21, parce que les cercles (cinq pour un paragraphe) s’interrompent alors.
Don Quichotte de Kathy Acker ou la traduction donquichottesque
Kathy Acker, pirate des lettres, plagiaire magnifique, passe son œuvre à questionner le concept d’originalité, qui lui paraît caduc au XXe siècle, et dans ce Don Quichotte plus que dans aucun de ses autres textes. En réinventant en 1986 le roman picaresque de Cervantès, dans lequel son don Quichotte est une femme, elle s’impose d’emblée, par cet infratexte, un cadre, un référent conceptuel.
Je est toujours un autre par Gérard-Georges Lemaire
L’univers romanesque de Kathy Acker est tout autre que minimaliste. On éprouve même le sentiment que son écriture est d’une nature tellurique. Elle ne connaît ni dieux ni maîtres. Elle semble procéder d’un débordement, d’une éruption violente.