Emile perverti fut originellement publié en 1974 chez Robert Laffont, dans la collection de Jean-François Revel (intitulée paradoxalement, si l’on considère la réaction actuelle ambiante, « Libertés 2000 »). Cet essai rencontra à l’époque un grand succès : on était alors en pleine « révolution sexuelle », au lendemain des mouvements de mai 68, et l’ouvrage répondait à l’introduction d’une éducation sexuelle obligatoire dans les écoles.
Catalogue, René Schérer
Égoiste, infime
Peter Sotos
Égoïste, infime, troisième ouvrage de Peter Sotos traduit en français, offre une nouvelle plongée dans l’aliénation sexuelle. Dans ce livre, son texte le plus autobiographique à ce jour, Peter Sotos mêle souvenirs et fantasmes, le flux de conscience de l’auteur/narrateur décrivant ses excès sexuels dans les bars gay, son obsession pour des photos qu’il collectionne, sa fascination pour la dégradation, la violence…
À satiété
Sylvère Lotringer
À satiété est un document ahurissant sur la manière dont la sexualité, ordinaire et extra-ordinaire, est aujourd’hui traitée dans les cliniques comportementalistes de sexologie aux états-Unis. Cette enquête présente des documents de première main (entretiens avec les psychiatres, retranscription de séances thérapeutiques, descriptions des tests…) sur les techniques cognitvo-comportementalistes développées outre-Atlantique pour contrer les méthodes inspirées de Freud.
Hogg
Samuel R. Delany
Achevé en 1973, Hogg mit plus de vingt ans à trouver un éditeur et fut, selon Maurice Girodias « le seul livre que, de toute ma carrière, j’ai refusé uniquement à cause de son contenu sexuel ». En effet, ce roman met en scène les aventures d’un jeune narrateur, avatar contemporain d’Huckleberry Finn, exposé à la violence libidineuse de Hogg, goinfre grotesque, personnage monstrueux, ogre répugnant, violeur et meurtrier.
Yapou, Bétail humain I
Shozo Numa
Yapou, bétail humain, fresque postmoderne qui sera publiée en trois volumes, est l’un des textes les plus extraordinaires qui soient. À l’image d’un Jules Verne extravagant et pervers, Shozo Numa explore le système de domination que subit le Yapou (descendant de l’homme nippon rabaissé au rang de bétail) sur l’empire EHS, au XLe siècle. Un vaisseau spatial chute sur Terre, dans les années 196X, près d’un jeune couple (une Allemande et un Japonais).
Chroniques des quais
David Wojnarowicz
Chroniques des quais rassemble quarante-cinq « monologues » que l’auteur a recueillis sur la route, auprès de paumés, tapins, camés, fugueurs, et autres âmes perdues, puis retranscrits dans sa prose flamboyante. Si son écriture néo-beat, poétique, virtuose, porte la parole de ces « clochards célestes », l’auteur évoque également ses obsessions personnelles, que l’on avait découvertes dans Au bord du gouffre (la marginalité, l’aliénation sexuelle, la violence sociale…).
Au fait
Peter Sotos
Au fait est le deuxième ouvrage de Peter Sotos traduit en français. Comme Index (paru en 1999 à La Musardine, repris dans la collection de poche de Jean-Jacques Pauvert), et peut-être plus encore, Au fait – livre outrageant, excessif, inadmissible et légitime comme le sont ceux de Sade – s’inscrit dans la littérature de l’abjection.
L’auteur n’épargne ni ses contemporains, le registre autobiographique laissant transparaître un désespoir retenu. La construction rigoureuse sert une écriture remarquable, brutale. Comme Sade, Peter Sotos entraîne son lecteur hébété dans un univers totalitaire, hanté par la quête de la vérité.
Le Fjord suivi de Sebregondi recule
Osvaldo Lamborghini
Le Fjord et Sebregondi recule sont les deux œuvres inaugurales d’un auteur culte en Argentine. Paru en 1969, Le Fjord a d’abord circulé dans une semi clandestinité. Traversé par un travail poétique qui constitue le cœur de l’art lamborghinien, Le Fjord est un continuum délirant, sexuel et politique. Le texte débute par un accouchement apocalyptique qui se prolonge en débauche incestueuse, en orgie scatologique, le rituel sacrificiel s’achevant par un parricide.
Au bord du gouffre
David Wojnarowicz
Au bord du gouffre est un livre de référence de la littérature gay et la contre-culture nord-américaine, un grand livre sur le sida, mais c’est avant tout un texte littéraire éblouissant, un cri poussé par un écrivain virtuose, romantique, un écorché vif violenté par la vie qui raconte son existence et son époque. Nous sommes dans le New York bohème des années 80 et sa faune interlope (squatters, prostitués, junkies, travestis…), le New York de Lou Reed et d’Hubert Selby Jr. Mêlant différents matériaux textuels, Wojnarowicz parle de son horreur de l’aliénation, sa quête permanente de liberté, ses rencontres sexuelles furtives et anonymes.
Les lois de l’hérédité
Laura Hird
Les lois de l’hérédité sont les seules qui règnent dans la bien nommée « cellule familiale » composée de Vic et Angie, les parents, et Jake et Joni, les enfants. C’est la zizanie dans l’appartement HLM d’Edimbourg où certains font leur crise de la quarantaine et d’autres leur crise d’adolescence. Vic, homme battu et père martyr se shoote au Prozac